Définition
L'activité principale d'une librairie consiste dans la vente de journaux, magazines et autres revues spécialisées. A côté de cela, les librairies prennent la troisième place en tant que distributeurs de tabac, après les grandes surfaces et les stations-service. Le dernier grand pilier de leur activité est la vente de jeux de hasard. Ces activités traditionnelles sont complétées de plus en plus par d'autres produits afin de renforcer la rentabilité du point de vente.
Un secteur en pleine évolution
En 2012 on pouvait compter 3.697 librairies en Belgique, dont près de 2.000 en Flandre, 1.300 en Wallonie et le reste à Bruxelles. Ceci représente une baisse considérable par rapport aux années précédentes et cette tendance continue à s'accentuer.
Dans la pratique ce sont les éditeurs et surtout les organisations de distribution qui ont le pouvoir de décider s'ils vont livrer à un nouveau point presse et sous quelles conditions. Ils ne le font que s'ils savent que ce nouveau point de vente génèrera plus de ventes. Le candidat libraire dépend très fort de la bonne volonté des distributeurs. Il ne se trouve clairement pas dans une position de négociation facile.
Chaque année près de 100 librairies ferment leurs portes. Ceci est lié principalement à la conjonction de la baisse de ventes et des marges bénéficiaires de leur offre traditionnelle (presse, tabac et jeux de hasard) et la position de force des distributeurs.
Un exploitant de librairie ne peut pas faire autrement que de signer le contrat-type des distributeurs. Des études récentes ont démontré que 3 magasins sur 4 rencontrent des problèmes pour le remboursement des invendus. Des différences de caisse seraient souvent règles en défaveur du libraire.
La vente des quotidiens et des magazines papier poursuit sa baisse sans discontinuer. Si en 1971 on vendait encore 2,5 millions d'exemplaires de quotidiens, en 2012 on n'en était plus qu'à 1,3 millions. Bien entendu la digitalisation s'y trouve pour beaucoup, tout comme le bouleversement de la manière dont nous consommons de l'information. Ces tendances valent par ailleurs pour le segment des magazines également.
Même si la vente de tabac reste un produit d'appel important pour le libraire, son volume est en diminution, notamment en raison du prix très élevé et en raison des campagnes anti-tabac.
Enfin il y a la vente des jeux de hasard, principalement du Lotto et produits connexes. Cela représente souvent un tiers du chiffre d'affaires d'une librairie. Les libraires représentent par ailleurs 80% du réseau de distribution de la Loterie Nationale. En même temps, cela signifie qu'une librairie qui n'obtient pas l'autorisation de vente de la Loterie Nationale aura peu de chances de survie.
Le changement de nos habitudes de consommation et d'achat ouvre pourtant des perspectives. Beaucoup de consommateurs sont à la recherche de points de vente de proximité où ils peuvent trouver toute une offre de produits de consommation de convenance, même s'ils doivent payer plus cher que dans un supermarché traditionnel. Certains libraires l'ont bien compris et ont élargi leur offre pour devenir un point de référence et de dépannage de dernière minute dans leurs environs pour toute une gamme de produits pratiques ou de dépannage.
Conditions d'exploitation
Bien entendu, il y a les obligations de base pour pouvoir être enregistré comme commerçant dans la Banque Carrefour des Entreprises. Il suffit en général de posséder les qualifications ou l'expérience nécessaire.
Le plus compliqué est ensuite de prendre contact avec les principaux distributeurs de presse et d'autres produits que vous voulez vendre dans votre librairie et d'obtenir de leur part des conditions acceptables.
Aspects financiers
En moyenne une librairie tire un tiers de son chiffre d'affaires de la vente de la presse, un tiers de la vente du tabac et un tiers de la vente de jeux de hasard. Ce qui reste vient de la vente d'autres produits dits "de convenance". La marge globale est estimée en moyenne à 1,36%.
C'est principalement le développement de ces produits et services de convenance qui permet à certaines librairies de survivre, en rencontrant les besoins de leur zone de chalandise: services postaux, impression de photos, photocopies, aliments simples,…
Les coûts de démarrage sont principalement constitués par l'achat ou la location de la surface commerciale et de son installation. Ils sont bien entendu influencés par les prix de la zone où vous vous établissez, votre surface totale, les installations spécifiques etcetera.
Après l'installation, les investissements récurrents sont relativement réduits. Une grande partie des produits de presse bénéficie d'un système de reprise des non-vendus. Pour les autres produits, il suffit en général de gérer vos stocks avec intelligence.
L'élément-clé de la réussite d'une librairie consiste dans son adaptation à sa clientèle. Chaque librairie connaîtra une clientèle faite de passants occasionnels, de clients fidèles, d'écoliers, de séniors, … En fonction de la localisation et des profils de clientèle, le libraire pourra développer une offre adaptée et créer ainsi un trafic récurrent vers son point de vente.
Adresses utiles
Prodipresse
Association des Distributeurs de Presse indépendants
http://www.prodipresse.org/
Syndicat des libraires francophones de Belgique
http://www.libraires.be/
Distribution
http://www.ampnet.be/
http://www.alvadis.be/
http://www.imapress.be/
Xavier Huysmans